------- Chapitre 1 : Cher Père... -------
Juché sur les hauteurs d’Ascalon, le Domaine du très grand et respecté Seigneur Hektor De Borodine, proche du Roi Adelbern. Dans l’un des nombreux couloirs de la grande demeure, un petit homme tordu par le temps se déplace lentement tout en respirant très fortement. Des goûtes commencent à apparaître sur son vieux front dégarni. Il finit par arriver au bout du couloir devant une porte massive, richement orné, il s’arrête, éponge son front et reprend son souffle.
- Toc, toc, toc… Toc, toc, toc… - "Mademoi… Mademoiselle… Excusez-moi… mais mon Seigneur votre père me fait vous demander…"
Il tend l’oreille mais rien ne se fait entendre derrière cette porte…
Le vieux serviteur commence à trembler, et de la sueur recommence à perler sur son front. Il essai de reprendre ses esprits et reprend son intervention avec plus d’assurance.
- Toc, Toc, Toc… Toc, Toc, Toc… - "Mademoiselle, votre Père me fait vous demander, ne m’obligez pas à rentrer dans votre chambre… Vous connaissez son impatience, pour l’amour des Dieux sortez…"
Mais toujours pas de réponse. Les tremblements le reprennent mais il se décide à rentrer dans la chambre.
"Mademoiselle, j’entre, il vous faut grandir un peu, car ce type de comportement ne vous mènera à rien, si ce n’est augmenter la colère de votre Père…"
Mais la chambre est vide, le lit est fait, tout est très bien rangé comme elle avait l’habitude de ranger tous les matins, et surtout sans l’aide du personnel de maison, elle le refusait ce qui avait le don d’énerver son Père. Paniqué le serviteur regarde partout dans l’espoir de la voir, cette coquine c’est peut être caché dans l’ombre pour lui faire peur. C’est à ce moment là qu’il voit que tout un étage de sa librairie a été entièrement vidé de ces grimoires et autres codex, il n’y reste qu’une simple enveloppe scellée du sceau de Mademoiselle De Borodine. Notre serviteur se trouve figé de stupeur.
Dans le grand salon, le foyer de l’immense cheminé brûle intensément et ce feu se reflète dans les yeux d’un homme massif recouvert d’une armure tout aussi massive avec des ornements d’une finesse rare. Notre Seigneur, puisqu’il s’agit de lui, est assis sur un fauteuil, un casque à cornes gisant sur le sol, l’homme appui sa tête sur sa paume droite ouverte, comme pris dans une intense réflexion. Dans la main gauche il tient un verre de remplie de liqueur rifal, plante rare poussant dans les cimes froides du Sud, seul les nains de Deldrimor connaissent le secret de sa distillation. Son regard fixe intensément le foyer de la cheminé, qui semble faiblir, comme intimidé par ce regard persan. C’est alors que le petit homme âgé fait irruption dans le grand salon, comme essoufflé et prit d’une sueur et d’une pâleur qui ferait presque penser qu’il serrait à deux pas de basculé au royaume de Grenth.
- Hector !?!? Vous en avez mis un temps, alors ou est ma fille ?
- Heu… et bien… je ne l’ai pas… trouvé… mon Seigneur…
L’homme pose lentement son verre sur la grande table qui se trouve à ses côtés. Le regard persan se fixe sur le vieil homme, qui devint livide… Comme un petit enfant près à se faire réprimander, il tend la lettre tout en baissant le regard.
- Approches, mon cher Hector… Je suppose que cette petite imprudente a décidé d’en faire qu’à sa tête encore une fois, et elle m’a laissé ce mot. Donnes-le moi, je suis curieux de savoir ce qu’il contient, même si je crois déjà le savoir…
Le vieil homme s’exécute tout en fixant le sol, de peur de croiser le regard de son imposant maître. En lui donnant la missive, le vieil homme glisse un léger "Excusez notre négligence… Mon Seigneur…". Le Seigneur prend la missive et dit sur un ton hiératique : "Je n’excuse et pardonne personne, faute il y a eu, châtiment il aura, vous pouvez disposer.". Le vieil homme s’exécute en lâchant quelques larmes.
Calmement le Seigneur ouvre l’enveloppe cachetée, et sort une longue lettre.
"Cher Père..."
à suivre...
Mer 6 Déc - 23:16